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publié le 16 décembre 2013

“Dr Conti” aimait les grands vins !

 


On en sait maintenant un peu plus sur les premiers jours d’audience
au tribunal fédéral Daniel Patrick Moynihan de Manhattan (New-York), où Rudy
Kurniawan, un Indonésien de 37 ans, comparait depuis la semaine dernière, sous le double-chef d’inculpation
de contrefaçon et vente de faux vins de Bourgogne. Plusieurs domaines sont concernés parmi
lesquels trois « stars » : le Domaine de la Romanée-Conti
(Vosne-Romanée – 21), Georges Roumier (Chambolle-Musigny – 21) et Ponsot
(Morey-Saint-Denis – 21). L’affaire commence en avril 2008, dans le bureau de
Laurent Ponsot, quand ce dernier est informé par Doug Barzelay, un collectionneur américain, que 22 lots de vins de son domaine vont être vendus aux enchères quelques
jours plus tard, chez Acker Merrall & Condit. Parmi ces vins, des grands
crus Clos-Saint-Denis de vieux millésimes entre 1945 et 1971 ; problème, le domaine
Ponsot ne commercialise cette appellation que depuis… 1982. Autre anomalie de taille, un Clos de
la Roche grand cru 1929, avec mention « mis en bouteille au domaine ».
« C’est impossible, mon grand-père n’a commencé de mettre ce vin en
bouteille au domaine qu’en 1934 », a précisé Laurent Ponsot devant le tribunal
new-yorkais.

Après s’être rendu sur place le jour de la vente pour
vérifier que les vins en question avaient bien été retirés du catalogue comme il l’avait exigé,
Laurent Ponsot a raconté comment Rudy Kurniawan, dès le lendemain, au cours d’un déjeuner, a d’abord été incapable de lui
expliquer où il s’était procuré les vins. Il lui faudra finalement un mois pour donner à Laurent Ponsot
un contact : « Pak Hendra en Asie », comme étant la source des vins contrefaits. Contact pour le moins mystérieux : Pak
signifiant « monsieur » en Indonésien et Hendra étant un nom très
répandu. Après deux nouvelles rencontres avec Rudy Kurniawan en mai et juillet
2008, ce dernier finit par griffonner sur un bout de papier deux numéros de téléphone : le
premier ne répondit jamais et le second conduisit Laurent Ponsot à… la compagnie
aérienne Lion Air. Devant la cours, Laurent Ponsot a expliqué simplement son acharnement à faire éclater la vérité de la façon suivante : “Ceux qui allaient ouvrir ces bouteilles auraient été déçus. Plus que cela, cela sali la réputation de votre domaine. Je sais que vous n ‘avez pas de mot pour traduire terroir en anglais, mais c’est ce qui donne de l’âme à nos vins, ce qui rend la Bourgogne unique.”

Présent lui aussi à l’audience, Christophe Roumier a assuré pour sa part que les étiquettes de Bonnes-Mares grand cru Roumier Domaine Belorgey 1923, découvertes au domicile de Rudy Kurniawan, ne pouvaient être que des
faux dans la mesure où le père de Christophe Roumier n’a acheté cette vigne qu’en
1952.

Enfin, Aubert de Villaine, 74 ans, co-gérant du domaine de
la Romanée-Conti a pour sa part été amené à donner son avis sur des étiquettes de vieux vins
de son domaine des années 1933, 1915, 1911, 1906 et 1900, toutes également récupérées par
le FBI chez Kurniawan. « Découvrir ces étiquettes qui n’existent
plus depuis longtemps au domaine est tout simplement incroyable, a déclaré
Aubert de Villaine, on se croirait dans un film ». Aux USA, Hollywood n’est jamais loin…

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