Accueil Actualités Ont-ils trouvé le plus vieux domaine viticole du Beaujolais ?

publié le 25 septembre 2018

Ont-ils trouvé le plus vieux domaine viticole du Beaujolais ?

 

S’agit-il du plus vieux “domaine viticole” du Beaujolais ? Il est trop tôt pour le dire, mais toujours est-il que les premiers sondages (il ne s’agit même pas encore véritablement de fouilles) réalisés cet été à Châtillon d’Azergues, dans le sud du Beaujolais, ont permis de mettre au jour les vestiges très prometteurs d’une villa romaine du 1er siècle après JC. “Il s’agit en fait d’une grosse exploitation agricole rurale fréquente à cette époque dans l’empire Romain, comportant une partie résidentielle, la pars urbana, de 400 m2 environ même si sa surface précise reste à déterminer, et une partie exploitation, la pars rustica”, explique Jules Ramona, architecte de la ville de Lyon, qui a conduit ces premières recherches archéologiques avec son équipe, des étudiants lyonnais et Romain Guichon, de la société suisse Archedunum. “Une première construction du début du 1er siècle a été rasée, une seconde aussi et ce que nous voyons aujourd’hui est en fait la troisième construction de cette villa romaine occupée jusqu’à la fin du 3ème, début du 4ème siècle, abandonnée, puis habitée à nouveau au Moyen Age comme l’atteste la présence d’une ère funéraire antérieure au XIIème siècle”, ajoute l’architecte lyonnais.
Dans la longue tranchée de la pars urbana, on peut voire ce qui faisait office de vestiaire, de pièce d’apparat, et servait probablement à se changer avant de pénétrer dans une zone thermale, ainsi que les reste d’un système de chauffage par les sols et les mûrs, de type hypocauste. Deux autres sondages ont permis de découvrir dans un angle de la villa une sorte d’appentis, ou d’annexe et, dans un autre secteur, une petite zone de la pars rustica. Mais quelle partie de La pars rustica ? “S’agit-il d’un local de logement des esclaves, de stockage, de stabulation, nous ne le savons pas encore ?”, reconnait Jules Ramona. Et savez-vous si l’on produisait du vin dans cette villa ? “Nous avons trouvé des fragments d’amphores qui attestent d’un stockage de vins, mais rien pour le moment qui prouve qu’il y a eu production de vins”, ajoute l’archéologue, qui comme tout le monde est intrigué par la localisation de cette villa sur un terrain (appartenant à l’excellent domaine Chasselay) pour le moment non planté, mais situé à quelques mètres seulement de vignes en coteau. “Il est clair que beaucoup de questions restent en suspens, en lien avec la qualité des premières découvertes, la taille de la villa, la longue période d’occupation, sa localisation”, conclut Jules Ramona, qui a donc fait une demande de budget pour pouvoir effectuer de vraies fouilles le plus rapidement possible.
Christophe Tupinier

D’autres articles qui pourraient vous intéresser

Les vins Albert Bichot prennent le large !

Engagée depuis plus de 20 ans dans une démarche environnementale, la Maison beaunoise Albert Bichot cherche à réduire son empreinte carbone. Ayant récemment retravaillé les packagings de la gamme pour proposer des bouteilles plus écoresponsables, la maison se penche désormais sur la question du transport des vins.

14 mars 2024

Stop ou encore aux Hospices de Nuits ?

La 63ème édition de la Vente des Vins des Hospices de Nuits-Saint-Georges aura lieu le dimanche 10 mars 2024 à 14h30. Elle se déroulera, comme chaque année, au Château du Clos de Vougeot et sera retransmise en direct sur le site www.interencheres.com. On se demande si la tendance à la baisse des cours enregistrée en novembre à Beaune va se confirmer...

05 mars 2024

William Fèvre entre de bonnes mains

Le Domaine William Fèvre vient d’être racheté par le Groupe Domaines Barons de Rothschild Lafite, propriétaire notamment du célébrissime premier grand cru classé en 1855 : Lafite Rothschild. Rencontre avec Saskia de Rothschild, 37 ans, gérante de la structure, la valeur n’attend pas le nombre des années, et Didier Séguier, l’homme qui a fait du Domaine William Fèvre ce qu’il est aujourd’hui, une référence incontournable à Chablis.

28 février 2024

Nos derniers magazines